(en cours de construction, au fil des traductions )
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La lecture des poèmes dans la langue d’origine à écouter ici :
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Le 28 juin, une rencontre de poésie en ligne a réuni des poétesses du monde entier pour affirmer leur soutien aux femmes gazaouies.
Cet événement était organisé et animé par les poètes Dr. Shamenaz Shaikh et Lucilla Trapazzo en collaboration avec la Progressive Literary & Cultural Society, sous l’égide du Mouvement Poétique Mondial (MPM), une action poétique mondiale qui s’est tenue les 28 et 29 juin, sous l’égide du président Fernando Rendón.
En ces temps difficiles, la poésie peut traverser les frontières, là où l’aide humanitaire ne le peut pas. L’événement rassemblait les voix fortes et vibrantes – des voix qui refusent le silence, des voix qui portent la force de la fraternité et l’urgence de la justice pour les victimes, dont les femmes sont les premières, dans leur chair violée, martyrisée, dans leurs enfants terrorisés, affamés, tués…
Poème après poème, nous nous tenons aux côtés de toutes celles qui ne sont pas entendues, dans la solidarité, le chagrin, l’espoir, l’amour et la résistance.
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participantes :
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Italy: Sabrina De Canio
Japan: Mari Kashiwagi
India: Nalini Tandon,
Italy: Irene Sabetta
India: Meher Pestonji,
Romania: Violeta Anciu,
India: Neerja Sachdev
Nigeria: Elizabeth O Ogunmodede
India-Spain: Manju Yadav
France: Marilyne Bertoncini
Montenegro: Marija Krivokapic
Germany: Antje Stehn
South Africa: MoAfrika wa Mokgathi
India: MonicaPachal,
Greece: Xanthi Hondrou-Hill
USA: Jill Sharon Kimmelmann
India: Shamenaz Shaik,
Columbia- USA: Marisol Bohorquez-Godoy
Switzerland: Lucilla Trapazzo
Chile: Amelia Cayul (Mapuche Song)
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No More Counting Stars
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The lights are bright in Gaza
They are falling from the sky
No one is asking WHY
The world is home and watching
Nobody is standing by
:
The lights are low in Gaza
The children went to sleep
The fathers counting bodies
The mothers will only weep
:
The light’s gone out in Gaza
Just poets sit and cry
For no child will ever
Look up to the night’s sky
!
We want the children playing
out in the streets at night
No more fighting wars
We want them counting starts
!
The lights gone out in Gaza
The children joined the stars
And writing on the night sky
A chant of ancient chants
!
NO MORE WARS
NO MORE WARS
NO MORE WARS
!
Dr. Hon.C. Xanthi Hondrou-Hill
Greece
On ne compte plus les étoiles
.
Les lumières brillent à Gaza
Elles tombent du ciel
Personne ne se demande POURQUOI
Le monde entier est à la maison et observe
Et reste les bras croisés
:
Les lumières sont tamisées à Gaza
Les enfants se sont endormis
Les pères comptent les corps
Les mères ne peuvent que pleurer
:
La lumière s’est éteinte à Gaza
Seuls les poètes s’assoient et pleurent
Car aucun enfant ne pourra plus jamais
Regarder le ciel nocturne
!
Nous voulons que les enfants jouent
dans les rues la nuit
Plus de combats de guerres
Nous voulons qu’ils commencent à compter
!
Les lumières se sont éteintes à Gaza
Les enfants ont rejoint les étoiles
Ecrivant dans le ciel nocturne
Un chant venu du passé
!
PLUS DE GUERRES
PLUS DE GUERRES
PLUS DE GUERRES
*
How long….?
!
How long must you suffer just to survive
Women of Gaza and Palestine?
.
How long must you weep
as starving children are shot?
!
How long must you struggle to feed infants
from dried breasts?
!
How long must you keep wrapping
husband, parent, son, daughter
in white shrouds
!
Day after day, after day.
!
We women are no strangers to pain
We who birth each generation
Know
Pain precludes
the start of new life
!
Essential pelvic thrusts
push out
a head
a torso
a full body
wailing
breathing
curling into mother’s breast
suckling to grow strength,
to sit, walk, run, face life.
!
Nothing possible
without birthing pain.
!
Women around the world
rally to support Gaza
facing pain to
Free Palestine!
!
Meher Pestonji
Combien de temps… ?
!
Combien de temps devrez-vous souffrir pour survivre ?
Femmes de Gaza et de Palestine ?
Combien de temps devrez-vous pleurer ?
quand on abat des enfants affamés ?
!
Combien de temps devrez-vous lutter pour nourrir vos bébés
aux poitrines sans lait?
!
Combien de temps faudra-t-il encore envelopper
Maris, parents, filles et fils dans des linceuls
!
Jour après jour
Nous, les femmes, connaissons la douleur.
Nous qui donnons naissance à chaque génération,
Nous savons
Que la douleur précède
le début d’une nouvelle vie.
!
Les contractions pelviennes
poussent
une tête
un torse
un corps tout entier
des gémissements
un souffle
blottis contre le sein maternel
tétant pour prendre des forces,
s’asseoir, marcher, courir, affronter la vie.
!
… Rien n’est possible
sans la douleur de l’enfantement.
!
Des femmes du monde entier
s’e mobilisent’unissent pour soutenir Gaza
affrontant la douleur pour
libérer la Palestine !
:
Children in Gaza
.
A rusty net
shatters the blue
into small rhomboidal pieces.
A doll
swings her legs
on the rubble for hours.
Children
like field poppies
in a glass.
Sabrina De Canio, Italy
Enfants à Gaza
!
Un filet rouillé
brise le bleu
en mille éclats rhomboïdaux.
Une poupée
balance ses jambes
pendant des heures sur les décombres.
Les enfants
comme des coquelicots
dans un verre.
trad. M. Bertoncini
conte pour temps de guerre
!
Dans l’herbe, l’oiseau avait trouvé un morceau de miroir.
Et elle avait pensé : « Ils ont cassé le ciel ! » –
et son cœur se brisa dans sa cage de plumes.
D’un vol elle apporta,
dans son nid de duvets,
le fragment lumineux.
Il reflétait temps, l’orage et les nuages
et l’oiseau le couvait comme ses propres œufs.
Quand ils furent éclos, elle leur enseigna
d’aimer leur frère ciel et de faire attention
aux failles et coupures du grand ciel du dessus.
Marilyne Bertoncini – France
wartime tale
!:
In the grass, the bird had found a piece of mirror.
And she had thought: « They have cracked the sky! » -and her heart broke in her cage of feathers.
Swift, she brought,
in her fluffy nest of down,
the luminous fragment.
It reflected the weather, the storm and the clouds
and the bird brooded it like her own eggs.
When they were hatched, she taught them
to love their heavenly brother and to care about
the gaps and wounds of the great sky above.
trad. de l’autrice
The song of Talia
!
I unravel the thread
I forget the sign
I let time untie the knots
to the comb the task to card
I neither go nor come
I turn
!
with magnetic dust
I tame the traces,
remove bad thoughts and dig
under the nails
under the mantle
under the sulfurous crust of painted caves
of tunnels interrupted by tar
of childbirths narrated under oxidized varnishes
<
I am the thread and the tangle
the woman with pin-like eyes
I weave thorny nets around the courtyard
I elaborate the labyrinth and plunge in the menagerie at dusk
the blade of denial sinking into my exposed side
!
a barely audible scream
creeps into the keyhole
the hiss of the wind unwinds what I wouldn’t say
what I wouldn’t hear
it frays the canvas, becomes an echo, a repetition, an answer to no question
!
better to turn and by turning to stay
to turn in circles chasing fireflies and snails
in the immense design of an ant footprints
I graze the edge of a dark pit against the moss-covered wall
:
in a spider’s nest I await the return or the departure
in the net I catch the passage
:
in a ball I wrap the fluorescent filaments of the sack
and in the river Sacco I swim with slimy trouts
I bless them for keeping me awake
:
among green snakes and will-o’-the-wisps
I don’t stop turning and turning I unwind and rewind
unwind and rewind
the threads of a perpetual escape from the sticky shores like a fish cradle
:
Le chant de Thalie
!
Je dénoue le fil
J’oublie le signe
Je laisse le temps défaire les nœuds
Au peigne, la tâche de carder
Je ne vais ni ne viens
Je tourne
!
avec de la poussière magnétique
J’apprivoise les traces,
j’efface les mauvaises pensées et creuse
sous les clous
sous le manteau
sous la croûte sulfureuse des grottes peintes
des tunnels entrecoupés de goudron
des naissances racontées sous des vernis oxydés
!
C’est moi qui suis le fil et l’enchevêtrement
la femme aux yeux d’épingle
Je tisse des filets épineux autour du patio
J’élabore le labyrinthe et plonge dans la ménagerie au crépuscule
la lame du déni s’enfonçant dans mon flanc exposé
!
un cri à peine audible
s’insinue dans le trou de la serrure
le sifflement du vent déroule ce que je voudrais taire
ce que je ne voudrais pas entendre
il effiloche la toile, devient écho, répétition, réponse à aucune question
:
mieux vaut tourner et, en tournant, rester
tourner en rond en quête de lucioles et d’escargots
dans le plan gigantesque des pas d’une fourmi
j’effleure le bord d’un puits obscur contre le mur couvert de mousse
:
dans un nid d’araignée, j’attends le retour ou le départ
dans La toile, j’attrape le passage
;
en boule, j’enroule les filaments fluorescents du sac
et dans la rivière Sacco, je nage parmi les truites visqueuses
Je les bénis de me tenir éveillé
parmi les serpents verts et les feux follets
je ne cesse de tourner et tournant, je déroule et rembobine
déroule et rembobine
Les fils d’une perpétuelle évasion des rivages poisseux comme cale à poissons
Irene Sabetta, ITALIE
:
.
Where Shall We Go?
(Cry of Gazans)
.
Where Shall We Go?
in this world of dejection,
tyranny, despair and rejection.
Nobody leaves their homes,
which they have built with many hopes,
unless the outer world is safer,
than their own.
.
We are compelled to flee
from our homeland
because of bombing day and night
by the cruel regime
who want to take our lands,
and built homes for Zions
Who doesn’t belong to this land.
/
Once our forefathers have lived in peace,
happily, safely and with tranquility,
in this native land of ours
harvesting olives in the seasons
but we became helplessly victims
of imperialism, power and greed
the heavy price we paid
is the destruction of our beautiful land.
:
O! Apartheid regime
what have you achieved?
by killing our innocents kids,
helpless women and innocent men
in the name of self-defense
didn’t you saw the tears
and heard the cry
of our innocent children
are our lands,
more precious than human lives?
:
Now tell us our fate,
as we are homeless crying souls?
How many deaths do we see everyday?
Which place may we go for shelter?
Where will be our permanent abode?
When will there be peace?
When will we get our land back?
.
@Dr.Shamenaz
Où irons-nous ?
(Cri des Gazaouis)
/
Où irons-nous ?
dans ce monde d’affliction,
de tyrannie, de désespoir et de rejet.
Personne ne quitte sa maison,
construite avec tant d’espoir,
à moins que le monde extérieur ne soit plus sûr
que chez lui.
/
Nous sommes contraints de fuir
notre patrie
bombardés jour et nuit
par le régime cruel
qui veut s’emparer de nos terres
et qui a construit des maisons pour Sion
qui n’appartient pas à cette terre.
/
Nos ancêtres ont vécu en paix,
heureux, tranquilles et paisibles,
sur notre terre natale,
récoltant les olives au fil des saisons,
mais nous sommes devenus victimes impuissantes
de l’impérialisme, du pouvoir et de la cupidité.
Le lourd tribut que nous avons payé
est la destruction de notre belle terre.
:
Ô ! Régime d’apartheid,
qu’as-tu accompli ?
tuant nos enfants innocents,
des femmes sans défense et des hommes innocents
au nom de la légitime défense,
n’as-tu pas vu les larmes
ni entendu les cris
de nos enfants innocents ?
Nos terres sont-elles
plus précieuses que des vies humaines ?
:
Et maintenant, dites-nous quel sera notre sort,
Sommes des âmes en pleurs et sans demeure ?
Combien de morts voyons-nous chaque jour ?
Où pouvons-nous trouver refuge ?
Où sera notre séjour permanente ?
Quand la paix régnera-t-elle ?
Quand récupérerons-nous nos terres ?
.
trad. M. Bertoncini