Giancarlo Baroni (Italie), Anne Soy, Luca Ariano (Italie), Christian Viguié, Dominique Ottavi (Corse)…
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Gli enigmi della “Città ideale” *
Hanno lasciato tutto
così com’era. Case e strade vuote.
Dove saranno scomparsi
e per quali motivi?
Il cielo terso la città pulita.
Uniche tracce di vita due piccioni
appollaiati sopra a un cornicione:
avanguardie che annunciano il ritorno
o ultimi sopravvissuti?
(* Galleria Nazionale delle Marche: Urbino)
Giancarlo Baroni
Les énigmes de la « Cité idéale »*
Ils ont tout laissé
comme c’était. Maisons et rues vides.
Où seront-ils passés
et pour quelles raisons ?
Le ciel pur, la ville propre.
Comme seules traces de vie deux pigeons
perchés sur une corniche :
avant-gardes annonçant le retour
ou derniers survivants ?
(* Galerie Nationale des Marches : Urbino)
trad. Marilyne Bertoncini
Aspettando primavera come bambini…
ma ancora il freddo mattutino
taglia labbra, secca pelli da carezzare;
mascherine abbassate tra coriandoli,
la Quaresima mai ricordata da anni.
Si trepida scendendo la curva,
salendo scale da contare prima di baci.
Ci saranno fiori di stagione: notizie sentite,
interpreti mutati ma sai quando giunta
l’ora che scurisce la notte.
I carroarmati non sono di plastica,
giochi da soldadini ma sono tornate
le paure di tuo nonno, di tuo padre:
c’erano finestre da tenere chiuse,
frutti e verdure da non cogliere.
Si dimentica in fretta come Plautilla Bricci
innominata per secoli…
riscoperta dalla caparbietà della sorte.
Luca Ariano
Attendre le printemps comme des enfants…
mais toujours le froid matinal
gerce les lèvres, dessèche la peau qu’on caresse;
les masques baissés parmi les confettis,
Carême oubliée depuis des années.
Haletant dans la courbe qui descend,
montant les escaliers escomptés avant les baisers.
Il y aura des fleurs de saison : des infos qu’on écoute,
les interprètes changent mais tu sais quand arrive
l’heure qui assombrit la nuit.
Les chars de combat ne sont pas en plastique,
des jouets pour enfants mais elles sont de retour
les peurs de ton grand-père, de ton père :
il fallait tenir les fenêtres fermées,
ne pas cueillir fruits et légumes.
On oublie vite comme Plautilla Bricci*
sans nom depuis des siècles…
redécouverte grâce au destin obstiné.
*Plautilla Bricci est une architecte et peintre italienne du XVIIᵉ siècle.
trad. Marilyne Bertoncini
Après tout
je n’ai pas demandé à naître
comme n’ont pas voulu être là : fleurs montagnes
rivières et ce vieux seau abandonné
Malgré cela
j’ouvre les volets
fais entrer la pluie ou le soleil
descends dans la rue et salue les gens qui passent
Je ressens ce que doivent ressentir ceux à qui je souris
et prends conscience d’être à la fois
fleurs montagnes rivières seau abandonné
d’en partager le même sort
jusqu’à convertir ce que nous sommes
en un simple événement
au milieu des choses étonnées.
Christian Viguié
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En désespoir de cause
Kiev
Kiev
Ma fièvre est sans importance
Mon chagrin pas moins
Juste bon à pleurer
Ces larmes lourdes
Censées apaiser
Les assassinés