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Lucilla Trapazzo (trad. M. Bertoncini), Brigitte Besos, Muriel Verstichel, Flore Iborra, Mircea dan Duta (trad. anglaise Judit Antal, trad. fr. M. Bertoncini), Lydia Lardet Szafulski, Anne-Marie Jorge-Pralong-Valour, Jacqueline Fischer, Antoine Geniaut.
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Una Stella / Une étoile
Lucilla Trapazzo
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Una stella
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Nella notte ghiaccia di pannelli ai vetri
sei di nuovo feto
nata una seconda volta
compiuta
nell’innesto della schiena piccola
dentro corpo grande
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Potrebbe la tua mano
(che invoca la curva del mio addome)
rivelare armonia lucente e riempire
il buio
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Amarsi senza dirlo amarsi senza farlo
nelle crepe lì dove l’abisso s’apre
padre e madre siamo
anche stanotte di una stella.
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Une étoile
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Dans la nuit, qui couvre les vitres de givre
tu es à nouveau fœtus
née une seconde fois
complète
dans la greffe de la petite colonne vertébrale
à l’intérieur du grand corps
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Ta main pourrait-elle
(elle qui invoque la courbe de mon abdomen)
révéler la lumineuse harmonie et remplir
l’obscurité
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S’aimer sans le dire s’aimer sans le faire
dans les fissures où s’ouvre l’abîme
père et mère nous sommes
ce soir aussi d’une étoile.
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trad. Marilyne Bertoncini
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Solstice d’hiver
Brigitte Besos
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Etrange nuit d’hiver
Quand l’étoile polaire se perd
Dans l’encre noire du Pôle Nord sans lumière…
Un soleil brûle encore tout au fond du corps,
Fleur d’or immobile du grand temps vertical
Qui monte et descend en spirales
Dans les nervures de la Présence .
Le vieux vaisseau penche son mât au bord des ombres
Sous les voiles du songe déchiré d’aurores …
Dans le naufrage, vient l’ouverture :
Tout au fond de la blessure….
Loin des abîmes dont tu dessines les bords,
Célèbre enfin librement les noces bleu vert
Du ciel boréal et de la terre ancestrale !
Ecoute tous les sons qui irradient le monde
Comme ce chant d’oiseau si clair
Qui ensoleille les brouillards !….
Dans la terre germent les graines de rubis
Comme larmes du Christ dans la coupe de vie…
Et déjà se lève l’aurore
Dans le cristal de ta nuit
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….A chaque instant, tout n’est que souffles du Présent….
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inédit – Extrait de Présences ou les sms de l’Ange – 2022/2023
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BRIGITTE BESOS Professeur de lettres, conteuse, nouvelliste, poétesse, a réalisé des spectacles de contes, projets culturels et d’écriture en Rhône-Alpes et Alpes Maritimes. Prix de poésie Ile de France 85, 1er Prix Bourse de la Nouvelle 87 avec « la Mort Bleue », « Minuit » nouvelle poétique 87 Revue Résonance….
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Fragment nocturne
Muriel Verstichel
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Un feu brûle en moi
de ceux qu’on allume parfois
sur les berges d’une humide nuit
quand l’eau dans l’air saisit le corps
et fait qu’il tremble au-delà
de la chair et du sang
jusqu’à la moelle des os
jusqu’à s’unir aux tremblements de la terre
Il ne manque rien
Une voix peut-être
sortie des ruines de l’aube
qui ne craint ni les flammes ni la nuit
son chant insatiable dans les nids
dénouant le fil en moi d’un poème têtu
armé de vie et de mystère
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Muriel Verstichel, née à Lille, vit à Valenciennes, poète-textilienne, elle anime depuis de nombreuses années des ateliers d’écriture. Elle a publié plus de quarante recueils, de nombreux livres d’artistes et un roman. En 2020, « Du bleu entre les lignes » Ed. Le texte et la parole, Prix de la Ville de Calais ; en 2023 Chorale des verdures Éd. Le texte et la parole ; Heurs de la neige, roman aux Ed. Chopena, Prix Art’ifice 2020.
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Flore Iborra
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Juste ce retrait de la lumière
à peine hissée sur la façade
jaune pollen
et bleu intense
bientôt réfugiée sur les toits
résolue à se fondre
à disparaître
dans la nuit chaude de septembre
dans la douceur d’un abandon
qui gagne au loin la plage
se répand sur le souffle immense
bientôt les vagues plongeront dans l’obscur
de cet instant
nul ne parle
mon aile froissée prend le vent
humant les indices fragiles
de ce ciel d’encre qui avance
comme un amant sûr de son fait
s’avance vers son rendez-vous
chaque seconde qui bascule
me parle plus que de raison
dans le sablier tout s’inverse
les grains noirs
charrient des lueurs.
Mon corps s’incline à la fenêtre
je veux guetter n’importe quoi
le pas des ombres
se colle à moi
m’habille de fins duvets gris
noirceur penchée sur la noirceur
mes yeux sont pâles pour la nuit
pour ce vide
sur le rivage
où des vagues remuent leur nom.
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Flore Iborra a travaillé dans l’audio-visuel, à Paris, à Toulouse et la région Occitanie et se consacre désormais à la poésie dans les Corbières, à Fontjoncouse. Prix Voix d’ici, 2019, prix Amavica,2020, prix du Sentier des poètes en 2021 ; Eros Rhapsodie (livre d’artiste2015), La Boussole
Mélancoliqu,2022 ; Organisation du festival de poésie Les Mots du Vent (Fonjontcouse) créé en juin 2022 et porté par l’association Livre au Vent dont elle est Présidente.
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Have No Mercy on Us I : Passport Control
Mircea Dan Duta
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Have No Mercy on Us I : Passport Control
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Over the border
an arch
like a half-moon
on each minaret
and the strange songs of muezzins
calling to prayer.
I am only able to hear them,
I can´t see them,
as if their songs would spring
from within those chilling, cold, stock-still
stone columns and cupolas.
And only when the real moon
rises into their eerie skies,
I finally realize
to whom are they praying
and that my only chance
not to become a singing stone
is praying along with them.
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trad. Judit Antal
Aucune pitié pour nous I : Contrôle des passeports
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Au-delà de la frontière
une arche
comme une demi-lune
sur chaque minaret
et les chants étranges des muezzins
appelant à la prière.
Je ne peux que les entendre,
je ne peux pas les voir,
comme si leurs chants jaillissaient
de l’intérieur de ces glaçantes, glaciales, immobiles
colonnes et coupoles de pierre.
Et ce n’est que lorsque la vraie lune
s’élève dans leurs sinistres cieux,
que je comprends enfin
à qui s’adresse leurs prières
et que ma seule chance
ne pas devenir une pierre chantante
est de prier avec eux.
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trad. Marilyne Bertoncini
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Lydia Lardet Szafulski
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Lydia Lardet Szafulski est plasticienne marionnettiste. Elle a exercé pendant 20 ans la profession d’éducatrice auprès d’enfants présentant une déficience intellectuelle. Autrice d’un premier album jeunesse »Les petits bonheurs au jardin de Grand-mère Haida » aux éditions « Le texte et la parole » (2023), elle fait partie des amis de la maison de la poésie des Hauts de France. Parution de poèmes dans le prochain numéro de la revue L’Estracelle.
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Comme jamais
Anne-Marie Jorge Pralong-Valour
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Il m’a traversée
Habitée
Imprégnée
Embaumée
Gaspard de la Nuit noire
Sur l’herbe entoilée
Reflets moirés
Et
La lune comme jamais
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Tiédeur d’une peau
Reconnue
Boire le musc
Après haute absence
Et langue douce
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Dans un creux d’épaule
Blottie comme dans une nuit
De pluie
L’eau tremblait d’échos
D’écailles de reflets froissés
Tout près
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À travers les feuilles du peuplier
La lune comme jamais
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Je l’ai partagé avec l’herbe souple
Et le sentier
Le long du bras de la rivière
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Comme jamais la lune s’imposait
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Anne-Marie Jorge Pralong-Valour vit et travaille comme professeur de lettres en Nouvelle-Calédonie depuis 1980 – Sociétaire des Poètes Français, elle a publié Tant qu’il y aura une aube » en 2019
« Margeride » en 2020. Les Éditions Écrire en Océanie ont publié en 2020 « Aube Pacifique », recueil consacré à son territoire d’adoption La Nouvelle- Calédonie.
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Jacqueline Fischer
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La nuit parfois quand quelque chose vient d’on on ne sait où qui mord le coeur avec une tendresse presque offensante,
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La nuit alors se lèvent d’immobiles tempêtes derrière des yeux scellés, ciellés de mauve et de griserie.
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La nuit se diluent des secrets inavoués tellement évidents qu’ils creusent et croisent au large de pays rayés de la carte de Tendre avant même qu’une main hésitante les y ait inscrits.
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La nuit se gravent des heures légères et pourtant sombres, d’un tombé de chevelure molle qui se détend en cherchant une vaine échappatoire.
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La nuit quand les pleins osent se délier, je pense à vous.
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Jacqueline Fischer professeur de Lettres Classiques, poète, textilienne et artiste en art numérique. Auteur de la Demeure Mentale , récit, LGR 2005, et de quelques autres recueils inédits ou auto-édités.Publications dans diverses revues. Pour plus d’information voir le site Du textile au texte.
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Antoine Geniaut
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soleil et ciel bleu dieu ce que je vous dois
dieu ce que mon humeur doit à votre empire
dieu ce que mon moi change quand il vous voit
je nais ou je renais d’être par vous nourrit
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tout l’espoir du monde et la légèreté
s’écoulent de votre belle apparition
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tout semble plus simple le cœur comme l’esprit
la vie bien plus douce acceptable vivable
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et pourtant dieu ce que j’aime le soir
dieu ce que j’aime la nuit cette ombre à la journée
où vivre caché le rêve inspiré
d’habiter les étoiles vertige de clarté
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j’aime et le ciel bleu clair et celui de la nuit
comme j’aime et l’instinct et la raison
comme j’aime et l’espoir et la mélancolie
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Royon, 16h20, 31 décembre 2020
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Né en 1988 dans le Pas-de-Calais, Antoine Geniaut vit et travaille désormais à Sète. J’écris surtout de la poésie et de la littérature jeunesse, mène aussi une activité musicale (https://antoinegeniaut.bandcamp.com/), et réalise des collages (https://ressource-humaine.tumblr.com/). Liens : https://antoine-geniaut.art/ (site en construction), https://www.facebook.com/antoinegeniautpage/
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