Sarà l’età che avanza inesorabile, ma mi capita sempre più spesso di parlare coi morti, di ritrovarmi vicino anche persone che solo marginalmente hanno attraversato la mia strada.
Sans doute à cause de l’âge qui avance inexorablement, mais il m’arrive de plus en plus souvent de parler aux morts, de me retrouver proche de gens qui n’ont que marginalement croisé ma route.
Sei apparso dal nulla stamattina negli orti sociali
del mio quartiere, l’ultima volta che ci eravamo visti,
saranno più di quarant’anni fa,
eravamo in un altro quartiere, quello della nostra infanzia,
a tirare calci al pallone, poi più nulla,
Non abbiamo parlato del passato, ci siamo detti
semplicemente come stai?
ti ho persino raccontato, io così riservato,
che la settimana scorsa
ho conosciuto una donna che mi piace.
A dir la verità, adesso mi ricordo, ci eravamo visti
un paio di anni fa,
davanti al bar delle russe, tu seduto al tavolino,
mentre, io che non frequento i bar, passavo per sondare i marciapiede,
ci scambiammo un cenno di saluto, un sorriso come per dire
ci siamo ancora.
Questa mattina poi te ne sei andato tirando una carriola
carica d’attrezzi, un innaffiatoio, una vanga,
salutando con la mano.
Con te c’erano i tuoi figli immagino, ma non li conosco.
Sono stato felice di averti incontrato in quell’orto
che rinnova la vita, quasi mi sono dimenticato
d’averti visto anche la settimana scorsa, sull’ultima pagina del giornale
Daniele Beghè
Tu es sorti de nulle part ce matin dans les jardins sociaux
de mon quartier, la dernière fois que nous nous sommes rencontrés,
ça fera plus de quarante ans,
on était dans un autre quartier, celui de notre enfance,
on tapait dans le ballon, puis plus rien,
On n’a pas parlé du passé, on s’est dit
simplement comment ça va?
Je t’ai même raconté, moi si réservé,
que la semaine dernière
J’avais rencontré une femme que j’aime.
A dire vrai, maintenant je me souviens, nous nous étions rencontrés
il y a deux ou trois ans
devant le bar des russes, toi assis à table,
tandis que, moi qui ne fréquente pas les bars, je scrutais les trottoirs,
on a échangé un salut, un sourire comme pour dire
on est toujours là.
Puis ce matin tu es parti en tirant une carriole
chargée d’outils, un arrosoir, une bêche,
avec un salut de la main.
Tes enfants étaient avec toi, je crois, mais je ne les connais pas.
J’ai été heureux de t’avoir rencontré dans ce jardin
qui renouvelle la vie, j’ai failli oublier
que je t’ai vu la semaine dernière aussi,
sur la dernière page du journal
trad. Marilyne Bertoncini
à propos de l’auteur :
Daniele Beghè est né à Parme, où il vit. Diplômé en économie et commerce, il a publié 3 recueils de poésie et le recueil Boomerang fait partie du 4ème répertoire de poésie italienne des éditions Arcipelago Itaca 2020. Il a été publié sur Recours au poème, PHOENIX e VOIX, et sur minotaura.unblog.fr