La photo d’une amie aujourd’hui disparue, par Lydia Belostyk, me touche en plein coeur, alors que je lis l’anthologie personnelle de Charles Juliet, Pour plus de lumière, en poésie-Gallimard, dont cet extrait que je retiens (extrait de « Fouilles » – 1998) – dans l’actualité de cette nouvelle vague épidémique, qui a déjà vu les « anciens » privés des visites de leurs proches dans le moment difficile de leur fin de vie
.
quand l’instant sera venu
saurai-je lui faire bon accueil
la recevoir avec calme décence
.
elle ma vieille compagne
à qui j’ai si souvent crevé
les yeux pour ne pas avoir
à les regarder en face
mais qui m’entretient
fréquemment
de ses approches ses bienfaits
m’aide à la gravir
à faire le peu
que j’ai à faire
.
elle qui se présentera
comme un rayonnant
fruit mûr
sans fracas
sans horreur
mais qui exige
d’ores et déjà
que je m’abandonne
me prête à son étreinte
ses mains qui apaisent
et qui tranchent
Marilyne Bertoncini