Relue pour préparer la Nuit de la lecture Chez Pauline, le 20 janvier, cette poésie d’Hélène Cadou s’offre à moi pour vous souhaiter une année d’espérance envers et contre tout – une année de lumière, parce que c’est nous qui la portons, chacun de nous, commun un noyau au fond du coeur, une braise à partager : bonne année de partage et de poésie !
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Si je pouvais détourner les rivières
Afin que les lilas fleurissent
Le désert
Si je pouvais allumer mille étoiles
Et mûrir les fruits juste pour la soif
Si je pouvais
Mais je peux faire que les enfants grandissent
Comme des tiges de blé dans la lumière
Que l’eau du puits aille au passant le plus souillé
Que les pierres pavent les routes et non plus les pensées
Que mon frère d’une autre race
Lève le front et marche enfin
Non comme les bêtes des caves
Mais comme le laboureur sur la plaine
Vous et moi
Hommes et femmes qui ne connaissons pas la haine
Nous pouvons faire que la vie ait goût de pain
Que la poésie soit une joie à portée de la main
Un premier Mai dans la semaine
Nous pouvons faire que le monde
Devienne l’office immense du bonheur
Avec la force de la mer dans les turbines
Et dans la salle forestière des machines
Une roue qui tourne moins vite
Que le sang léger dans nos veines
Le bonheur du jour suivi de Cantate des nuits intérieurs (pp. 69-70). Bruno Doucey. Édition du Kindle.
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1 Comment
Hélène Cadou sur l’émoi du jeudi des mots » MINOTAUR/A
[…] le poème « Si je pouvais détourner les rivières » s’ajoute aux émois du jeudi sur la page de jeudi des mots […]