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Les poètes se souviennent des poètes – c’est le sens de l’émouvante manifestation annuelle tenue au cimetière historique de Parma, organisée par la ville de Parme, représentée par Giancarlo Gonizzi, coordinateur du projet Città della memoria, ainsi que Luca Ariano qui a lu avec Emanuella Rizzo, et la musique interprétée par Mariella Caruso (violon) et Tiziana Armonia Alessandra Azzone (guitare).

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Le cimetière, réalisé sous l’impulsion de Marie Louise, duchesse de Parme et épouse de Napoléon d’après un projet de l’architecte Giuseppe Cocconcelli dans les années 1820, porte le nom « La Villetta » du fait qu’il a été construit à proximité des casernes des gardes citadines dites « villette ». Le cimetière est caractérisé par les tombes monumentales de très nombreuses personnalités illustres, du monde de la musique, des sciences, de la politique et de la littérature, parmi lesquelles Niccolò Paganini, violoniste et compositeur, Macedonio Melloni, physicien, Carlo Alberto Dalla Chiesa, général des Carabiniers, Préfet de Palerme, Attilio Bertolucci, poète, Alberto Bevilacqua (1934 – 2013) poète, romancier, cinéaste et journaliste italien – ainsi que bien d’autres poètes moins connus en France dont des poèmes ont été lus ce dimanche de septembre. Parmi eux, Pierluigi Bacchini (Parma, 29 marzo 1927 – Parma, 5 gennaio 2014) poète que je publie en France* et dont j’ai lu la traduction, et Attilio Zanicchelli (Parma 1931-1994), poète-ouvrier à découvrir dont j’ai également traduit plusieurs textes – je vous les propose ici :

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photo mbp

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Leggende
Pierluigi Bacchini

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Gli aironi hanno volato verso le nubi serali,

con le remigante orlate di luce –

risalgono a queste colline dal parco fluviale.

C’erano molte orme di cavalli stamattina, zocco

Nel fango di quest’estate piovosa.

Lungo il roveto vicino alla giovane quercia.

Anche un volo d’anatre sotto la luna.

Questa accorrente notte.

Per il declivio si giunge sino al Rio

Dove s’affollano le ombre degli uomini,

non hanno voce, non hanno più sguardo.

*

Sui flutti c’è il paese di Miano, al bivio,

battuto dalle cavallette – a quest’ora lassù il campanaro

tira le corde sopra la valle,

e non sa di recare sgomento.

Ma seguendo l’altra strada,

quella per Sant Andrea, si puo entrare in un parco

dove al tempo della guerra, in una villa chiusa

si rifugio la figlia di Mussolini,

Edda, coi diari del marito.

Doveva essere una donna che innamorava,

ma fieramente ; non credo che nutrisse molte dolcezze.

Chissà dove saranno mai dirette, quelle peste di cavalli.

E quando mai sono passati.

Lungo la fontana circondata di rovi. Si racconta

Che il giovane Annibale scendesse di qui

Per la strada che porta in Francia. C’è gente

Che durante le giornate del vento

Ode ancora i barriti.

E anche Julius Caesar

Tornando dalla Gallai, e sul ponte romano

S’udiva sferraliare la lugubre lotta

Per il potere.

*

Noi da tempo siamo discesio oltre il guado del Rio.

E sempre d’autunno si ripete

Il passo cartografico degli uccelli

Che vengono d’oltralpe. E i vari venti

Spingono i dorsi delle colline

E portano fumiganti disegni di nuvol

Subito dispersi dalla prodigiosa fantasia del caso –

I venti inginocchano l’erba a destra

E l’inginocciano a sinistra, e cè chi tocca con la fronte la terra

E si batte il petto. E sembra che siano i grandi venti

A spostare la luna. Quando

Ritornano gli uccelli e di nuovo è ill nuovo anno

Altri uomini saranno venuti quaggiù.

Légendes
Pierluigi Bacchini

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Les hérons ont volé vers les nuages ​​du soir,

Leurs rémiges ourlées de lumière

ils remontent vers les collines depuis le parc fluvial.

Il y avait ce matin beaucoup d’empreintes de chevaux, des sabots

Dans la boue de cet été pluvieux.

Le long du buisson près du jeune chêne.

Et un vol de canards sous la lune.

Cette nuit qui accourt.

En descendant la pente, on atteint le Rio

Où se pressent les ombres des hommes,

Désormais sans voix, sans regard.


*

Sur les flots, il y a Miano, au carrefour,

Envahi par les sauterelles – et à cette heure, là-haut, le sonneur

tire les cordes au-dessus de la vallée,

sans savoir qu’il sème la terreur.

Mais en suivant l’autre chemin,

celui pour Sant Andrea, on peut pénétrer dans un parc

où pendant la guerre, dans une villa fermée

s’était réfugiée la fille de Mussolini,

Edda, avec les carnets de son mari.

Ce devait être une femme séduisante

mais fière ; Je ne pense pas qu’elle ait eut beaucoup de douceur.

Qui sait où pouvaient se diriger ces maudits chevaux.

Et quand ils ont bien pu passer.

Le long de la fontaine ceinturée de ronces. On raconte

Que le jeune Hannibal est descendu par ici.

Sur la route qui va vers la France. Il y a des gens

Qui pendant les jours de vent

Entendent encore les barrissements.

Et Jules César aussi

Au retour des Gaules et sur le pont romain

On pouvait entendre le cliquetis lugubre de la lutte

Pour le pouvoir

*

Il y a longtemps que nous avons passé le gué du Rio.

Et toujours revient en automne

Le passage cartographique des oiseaux

Venant d’au-delà des Alpes. Et les vents variés

poussent le dos des collines

Emportant d’évanescents dessins de nuages

Immédiatement dispersé par la prodigieuse fantaisie du hasard –

Les vents agenouillent l’herbe à droite

Et l’agenouillent à gauche, il y en a qui touchent la terre de leur front

Et se frappent la poitrine. Et il semble que ce soient les grands vents

Qui déplacent la lune. Lorsque

reviennent les oiseaux et que de nouveau c’est la nouvelle année

D’autres hommes seront descendus jusqu’ici.

photo mbp

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Andare senza
Attilio Zanicchelli

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Nel tremante mai fugato freddo fasciato

Alle ombre degli abitati oscuri.

Fra le scale buie scendono ancora nomi

Tossici, e il ferro

Angosciato dei cancelli, come ùugole

Carnose o lance.

Guardo questa città

Dal folto viso di feudo.

Aller sans
Attilio Zanicchelli

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Dans le jamais enfui froid frissonnant emmailloté

A l’ombre des bourgs obscurs.

Par les escaliers sombres descendent encore des noms

Toxiques, et le fer

Angoissé des portails, comme des luettes

De chair ou des piques.

je contemple cette ville

Et son impénétrable visage féodal.

« Je cherche un ventre/ orgueilleux et humilié/oùmourir tendrement/ainsi que j’y suis né » – Alberto Bevilacqua (photo mbp)

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  • retrouver les poèmes de Pierluigi Bacchini sur Francopolis, minotaur/A et Recours au poème, entre autres.