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Un soir


Je fus un soir
campé au pied d’un télescope visionnaire
qui progressait rapidement vers le Céleste –
Nuit de velours funèbre damassé d’astres très lointains –
tandis que le soleil depuis nos antipodes
faisait saillir, accrochées à l’arbre invisible
de la gravitation – cette grande amoureuse –
quelques planètes arrondies
comme des boules de Noël
Jetons quelque prière
à l’arche illimitée des étoiles non fixes

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« Cosmos aux mouvements qu’un Principe inconnu
gouverne et fait prévoir dans l’horloge des siècles,
sur la Terre livrée à la folie des hommes 
on brise constamment les tables de la Loi
Comment hurler la paix, exiger son retour
aux mafieux des pouvoirs réputés maîtres de terreur ?
Collez votre œil à l’oculaire : lumières en suspens
sur l’incommensurable, regardez – les au prix
de tout orgueil petit ou grand
Le piédestal où le tyran se juche
est d’emblée fissuré. Faisons ce vœu
qu’en 2025 nous assistions à des fractures
d’Histoire, voltes où le destin se plaît
à remagnétiser l’Aimant fédérateur d’Amour.

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mbp – image générée par IA à partir des premiers vers du poème

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André Ughetto

Né en 1942 à l’Isle-sur-la-Sorgue. Il a été professeur de lettres à Marseille, dans des classes préparatoires et a conduit, pendant un peu plus de dix ans, une activité de cinéaste (culminant avec Le Maître des moissons , 1972 et Mutus Liber, tableaux pour Nicolas Flamel, 1984).

Il s’est ensuite tourné résolument vers la poésie. Il est a été ou est membre des conseils de rédaction des revues Sud, Autre Sud, Les Archers, à Marseille, et Osiris, à Deerfield, Massachusetts, USA.

Poète, critique littéraire, dramaturge, traducteur de poésie (italienne et anglaise), il préside une association de lecteurs de poésie, dénommée « Poiéô », à l’Isle-sur-la-Sorgue.