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Ce poème inédit m’a été envoyé fin mars 2025 par Daniele Beghè, poète de Parme que je traduis et publie depuis 2016 et que je me faisais une joie de retrouver en mai. Je regrette de ne pas l’avoir publié plus tôt : le merveilleux ami nous a quittés en ce début d’avril. J’ai gaspillé du temps …
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IL RITMO DOLCE DEGLI SPERPERI
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Tanti pomeriggi che sembrano ieri, tempo
che se ne andato a tradimento, lungo la schiena,
lungo un corridoio di passi e di porte
chiuse alle nostre spalle,
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Eppure
se penso a quei pomeriggi –
quando ci ubriacavamo di sguardi,
di slogan e parole, di chiacchere
un po’ balorde, di rivalse che la sera
avevamo già rimosso – mai siamo stati così
innocui.
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Quei pomeriggi
interminabili, lenti, poggiati alle panchine
del viale ad incazzarci di brutto, a ridere
di niente. Mesi lunghi di pigrizia,
senza far danni.
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Tanto eravamo ricchi di tempo
e di domani, tanto ci lasciavamo cullare
dal ritmo dolce degli sperperi.
mars 2025
LE DOUX RYTHME DU GASPILLAGE
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Tant d’après-midi qui semblent être hier, le temps
qui a fui par surprise, le long du dos,
le long d’un couloir de marches et de portes
fermées derrière nous,
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Pourtant
si je pense à ces après-midis –
quand on s’enivrait de regards,
de slogans et de mots, de discussions
un peu bêtes, de vengeances que le soir
nous avions déjà effacées – jamais nous n’avons été aussi
inoffensifs.
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Ces après-midis
innterminables, lents, adossés aux bancs
de l’avenue à s’énerver pour de bon, à rire
de rien. De longs mois de paresse,
sans causer de dégâts.
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Comme nous étions riches de temps
et de lendemains, comme on se laissait bercer
du doux rythme des gaspillages.
(Trad. Marilyne)