photo mbp

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Avec l’association Ermo Colle (dont le nom évoque la colline solitaire du poème de Giacomo Leopardi, L’infinito), s’est tenu dimanche 18 septembre une lecture en vers sur le thème de la mémoire, dans un espace d’installation créé en 2021, à la demande de la Municipalité de Neviano, par l’artiste Adriano Engelbrecht.

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L’observatoire de la mémoire est l’oeuvre de land art d’Adriano Engelbrecht, soutenue par la commune de Neviano degli Arduini en collaboration avec la paroisse de l’église de Neviano et l’organisme des Parcs du Duché, dédiée aux victimes de la pandémie de Covid, à leurs familles et à tous ceux qui souhaitent un lieu de mémoire et de recueillement.

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photo mbp

Sept sièges en grès, comme des stèles, dont la première porte l’inscription en 7 lettres « PAX TIBI », invitation au silence et à la méditation, forment un cercle autour d’un arbre aux fleurs blanches, représentant chaque victime, dans une clairière qui surplombe l’église romane – la Pieve di Sasso,

On y accède en empruntant un chemin que marquent trois étapes, trois majestés sculptées dans du marbre de carrare sur lequel se détachent deux syllabes, SO et STO (je sais, et je suis là) formant le mot de la troisième, SOSTO, je m’arrête : invitation à la réflexion et à la conscience de l’être là.

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photo E.Rizzo

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Dans ce paysage, les voix multiples des poètes de Parme « s’arrêtent » au temps de se souvenir et restituer, de la mémoire, les mots vivants, palpitants, brillants. Les poètes Luca Ariano, Giancarlo Baroni Poeta, Elisa Barbieri, Daniele Beghè, Marilyne Bertoncini, Adriano Engelbrecht, Max Mazzoli, Alberto Padovani, Mariapia Quintavalla, Emanuela Rizzo, Alessandro Silva Ferrari, Paolo Zanardi ont tressé leurs voix pour honorer les disparus, dont le souvenir flottant s’est approché dans le couchant.

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L’Infini,
Giacomo Leopardi

Toujours chère me fut cette colline solitaire
Et sa haie-vive, excluant du regard
Tant du lointain horizon.
Mais, assis je contemple des espaces
Infinis par-delà celui-ci et des silences
Surhumains et une paix si profonde,
Où je m’imagine en pensée et peu
S’en faut que le cœur n’y succombe
À l’épouvante. Et comme j’entends le vent
Chuchoter dans ces branches, je
Compare cette voix
Au silence infini et en mémoire me reviennent
L’éternité, et les saisons passées
Et vive est la présente, et le son
Qui est sien. Ainsi perdu dans cette immensité s’engloutit ma pensée ;
Et doux m’est ce naufrage en cette mer.

(trad. Marilyne Bertoncini)