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Lo Moulis (photo et texte) – Véronique Roussiaux (oeuvres et textes) – Lionel Daigremont – Gérard Brennel – Delphine Burnod – Jacques Cauda (texte et dessin) – Elizabeth Guyon-Spennato – Christelle Ceccon – Yves Giombini
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Lo Moulis
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je voudrai revoir
l‘autre côté du ciel
au bord du trou noir
l’odeur de la peur
tu sens à peine
le vent
les cheveux dormants
comme des posidonies
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au fond
il fait doux
dans l’obscurité
dénudée
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au bord de l’espace
le temps sauvage
arraché à la lumière
le reste
en suspens
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là
on voyage au creux
l’océan noir de l’ombre
secrète
inconnue
un enfant sous le lit
le ventre des baleines
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debout sur le rivage
quelqu’un te montre
l’effondrement d’une étoile
et toi
tu demeures
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Lo Moulis s’attarde sur les choses sans importance, et le ciel. Elle fait mon nid dans la lenteur du monde Son recueil, « La vie blottie dans le désordre » est publié aux Éditions de l’Aigrette, en Avril 2023.
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Véronique Roussiaux
Mon continent noir
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Sculpteure terre depuis plus de 30 ans, j’ai, il y a 15 ans en travaillant le verre trouvé sur la plage de Nice, découvert la fragmentation de celui -ci puis les fractales.
J’ai alors véritablement pris conscience que les matériaux que j’utilisais comme la terre, l’eau, les cailloux, le verre, les émaux …n’étaient autres que des « poussières d’étoiles » et me suis, de ce fait, intéressée à l’Univers ; je tente depuis, de comprendre Le cosmos et sa genèse à travers l’astrophysique et la Cosmologie devenues mes principales sources d’inspiration.
Toutes mes créations sont ainsi le reflet de mon cheminement « cosmique » (dans le monde visible ou invisible) au service d’une quête spirituelle.
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Modeler autour du « Vide » 2
"Lorsque mon "Vide"
devient trou noir,
plus aucune pensée n'en ressort ,
mais elle se grave
sur l'horizon de mes évenements,
dans ma terre,
définitivement ."
Pensées de l’instant Vrx 310723- Nice Atelier 17h20,
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Sculpteure céramiste, Véronique Roussiaux suit un cheminement « cosmique » au service d’une
quête spirituelle, depuis une quinzaine d’années, en s’inspirant des sciences de l’univers, que sont
l’astrophysique et la cosmologie. Elle vit et travaille à Nice depuis 2012.https://veroniqueroussiaux.jimdofree.com/
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Lionel Daigremenont
Page blanche et encre noire
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Une page blanche avec un peu d’encre noire
C’est ça la matière d’un poème, fin de l’histoire
Mais au-delà de l’imprimé on entend s’exprimer
L’idée qui s’y cache, le sentiment opprimé.
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Le mot de l’inconscience, les maux de l’absence
L’indicible souffrance, les mots du silence
L’idée incongrue, les tourmentes impromptues
Les voix que l’on pensait pourtant à jamais tues.
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Le poète travaille le vers, souffle le vers
Et y injecte cette matière qui n’existe pas
Il la façonne avec ses mots pensés tout bas.
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Avec ses songes qu’il ose à peine croire
Il enrobe le vers d’une étrange matière noire
Et derrière ses mots, il dévoile un univers.
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Cet univers, c’est lui, c’est vous, c’est nous, c’est flou
C’est un fleuve qui s’abreuve de rien et tout
Qui serpente innocemment entre les lignes
Et absorbe vos pensées les plus malignes.
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Ce sont des douceurs sous lit d’ocytocine
Ce sont des douleurs libérées de leur morphine
C’est un cœur qui bat gavé d’adrénaline
C’est un cocktail d’émotions qui se joue de nos rétines.
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Derrière les mots, c’est une âme qui s’effeuille
La pudeur du poète laisse un paravent devant
Pour ne pas se mettre à nu trop négligemment.
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Entre les lignes sont enfouies ses secrets
Mais aussi les vôtres qui répondent en reflets
C’est bien plus que quelques mots écrits sur une feuille.
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Lionel Daigremont, Poète et slammeur en région parisienne et plus précisément dans le val d’Oise
40 ans dont 30 avec la passion de l’écriture, et dans la vraie vie Ingéneur en informatique et heureux papa.
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Gérard Brennel
L’Oiseau de l’espace et autres calligraphies
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Delphine Burnod
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1
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Au-dessus d’un pont frêle j’attends le jour qui vient
mais c’est le noir immense qui me saisit les mains
Comme un fantôme défait, en long vêtement de soie
il embrasse mes lèvres et s’empare de moi
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J’ai touché…
– qui es-tu ?
Je suis ton âme nue.
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J’ai poussé un long cri et je suis revenue
sous le feu rougeoyant d’une après-midi claire
J’avais l’enfer perdu et j’étais sur ma terre
- mais j’étais l’Inconnue mais j’étais étrangère.
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2
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La nuit tombe dans mes mains.
Je la recueille en laissant couler un peu de noir sur la feuille.
Si peu. Il y a tant d’étoiles.
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Conteuse et chanteuse, Delphine Burnod écrit depuis quelques années des poèmes. Ils sont publiés dans plus d’une trentaine de revues et d’anthologies.
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Jacques Cauda
Noir obscur
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Nuit obscure
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maison étrange qui
intestinale sur trois étages dont un seul sur la rue.
les deux autres dans le secret qu’une ville
sait
une ville rien
une ville noire sous la ville
tenue par
une gouvernante qui
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maîtresse du lieu
le risque vous semblera plus court
enfermé dans le noir comme Héliogabale enfermait ses amis avec de vieilles Éthiopiennes dans des chambres obscures
disant que c’était des femmes d’une extrême beauté
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vêtue d’un grand tablier bleu d’une blouse à carreaux des chaussettes montantes en nylon qui baguaient
à la hauteur des creux poplités
creux se donnaient comme trous d’Archipenko
trous d’espace circulant entre des formes géométriques croisées
songer à Tatline
ses reliefs angulaires par lesquels ces mêmes trous d’espace poussés à s’intégrer à l’ensemble de la construction
rendent le Vide interchangeable avec le Plein
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la ville noire avec
deux créatures habitant
Vesnine et Popova
deux avec la maîtresse
d’un air entendu
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ô souvenir d’un voyageur surpris devant Moscou quand
il découvre les maisons basses cachées dans une ondulation du sol
tandis que les flèches aériennes des clochers
des palais
des vieux couvents comme des mâts dans le ciel
Pankratev ? Protopopov ? Pesehonov ? Plekhanov ? Vassiliev ? Veline ? Vyrouboua ? Vinnitchenko ?
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curieux avec une infinie distance
impression qui s’accentuait au tepidarium souterrain prendre un bain le sourcil froncé de voir rappelait ce que … ainsi j’étais
leurs yeux en grinçant des dents.
dont les fumées faisaient un grand nuage au-dessus
un grand nuage blanc comme un ciel de peinture masque l’irreprésentable infini en même temps qu’il le désigne j’étais
emporté vers le sentiment océanique de l’infini (échafaudage de
l’imagination de la fumée mêlées) mais dont l’improbabilité donnait aux dieux
cette ville
sous ville l’occasion de se délecter dans ce que Spinoza appelle les actions négatives
massacrer Popova et Vesnine
au faîte du ciel d’égout
gratté
fosses
dans l’autre monde
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le noir se fit noir
noir obscur
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Jacques Cauda, né à Saint-Mandé le 9 juillet 1955 , est un peintre, écrivain, poète, éditeur, photographe et documentariste français.
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Elizabeth Guyon-Spennato
Malumore /Humeur noire
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Fuori di me stessa
Fuori di testa
Occhi stralunati
Muco appiccicoso
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Mattine viscose
Soleggiate senza sole
Solo ombra, rimpianto
E fallimento
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Sostanze dense
Tosse
stizzosa
Voce annientata
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Capa1 dolorosa
Vita senza sapore
Giorni insipidi
Sogni distrutti
Hors de moi
Je perds la tête
Yeux hagards
Mucus collant
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Matinées visqueuses
Ensoleillées sans soleil
Juste ombre, regret
Et défaite
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Substances denses
Toux
irritée
Voix anéantie
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Tête douloureuse
Vie sans saveur
Jours fades
Rêves détruits
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. 1 – capa – termine meridionale (il capo, la testa)
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Elizabeth Guyon-Spennato, poète, traductrice – écrit en français, en italien, en chinois…
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Marie-Pierre Kohlhaas-Lautier
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J’ai décidé de lever l’encre
ne plus subir la noirceur des mots
J’oublie le ciel
l’orage a trahi tant de fois
Je ne m’imposerai plus
sa lumière factice
Je reste dans le noir
le mien le mieux
et je dirai au poème
que j’aime sa tentative
que j’aime son élan
que j’aime ses ratés
le pauvre
si je dois sauver quelque chose au fond,
ce sera lui
du moment qu’il veut bien habiter en chacun de mes aimés
du moment qu’il me reste
fragile et noir
bien mieux que le ciel noir
dans une merveilleuse balade
ombreuse et gourmande
après avoir accosté dans les étoiles,
ce sera lui
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Que ses vers me dévorent
oui
et puis
après moi le refuge
on peut trouver à se loger au noir d’un poème
du moment qu’il nous porte
autant que l’on a porté
du moment que les mots tapissent
le plus incertain
du noir univers
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Marie-Pierre KOHLHAAS-LAUTIER anime des ateliers d’écriture. Accompagne l’écriture des autres, confiée aux comités de lectures où elle collabore, et des élèves dans leur découverte de la poésie, Projets Printemps des Poètes. Dernière publication: Jusqu’à refus de la peau’ éditions Henry/La rumeur libre, juin 2023
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Christelle Ceccon
Melancolia I
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Ecrit le 14 septembre par Christelle Ceccon : l’auteure a un petit parcours slam dans les années 2000 et une écriture en dilettante. Son expérience poétique est toujours à revisiter.
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Yves Giombini
LE BLANC MANTEAU DU SILENCE
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J’ai enjambé mes parallèles
Pour fomenter mon évasion
On dit que la vie est cruelle
Enfer horreur et damnation
Il m’a suffi d’une lanterne
Sous une dense pluie de cendres
Pour retrouver l’antre caverne
Et fuir enfin ces pis-que-pendre
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Tu peux râler, tu peux crier
Monter tous les essais cliniques
Dehors le fugitif bagué
Se moque bien des harmoniques
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J’ai englouti tous les bambous
De la jungle des dignitaires
Je crois que je tiens le bon bout
Qui va du soleil à la terre
Mes cauchemars d’alligator
Sont des canards de grand-chemin
Le Cyclope reclus a tort
De ne pas voir où va demain
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Tu peux danser, tu peux chanter
Dézinguer toutes tes chimères
Vivre d’amour c’est compliqué
Vivre de mort c’est éphémère
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J’ai poursuivi les amiraux
Pour perte de vie au long cours
J’ai pris tous les antiviraux
J’attends que se lève le jour
Les vipères délient leurs langues
Quand sifflent les bruits indécents
Au sommet des ylangs-ylangs
Je fuis le Grand Soir qui descend
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Tu peux courir, tu peux marcher
Plonger dans le flot de tes rêves
Ne t’arrête pas de chercher
La beauté niche au bord des lèvres
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J’ai gratté les anomalies
Caressé les vieilles écorces
Les chasses ont sonné l’hallali
Les innocents bombent le torse
Les cerceaux fétiches font tache
Les arts tisons brûlent la pluie
Dans le Far-West y a plus d’Apaches
Tous les bisons se sont enfuis
Tu peux dormir, te reposer
Dans le grand lit des conséquences
Pourquoi t’enfuir, tu peux rester
Dans le blanc manteau du silence
Ne crains rien laisse-toi aller
Dans le blanc manteau du silence
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Yves Giombini – Site : https://yvesgiombini.com/ Facebook : https://www.facebook.com/yvesgiombini