Giorgio de Chirico – printemps à Turin (1914)
Mistery and melancholy of a street
Mystère et mélancolie d’une rue
(For Giorgio de Chirico)
.
Burnt by the sun
the ledger of rain
descends
like dust upon a city.
An omnibus
toots the empty street
into alarm…
every particle of street
runs from each other.
Contrariety,
like a quiet earthquake,
moves the omnibus
to a halt…
shadows grow deep in the sun.
The apprehension of a crowd
trembles
like the reflection of waters
on bright city walls.
On the green bared chest
of the city,
lying prone beneath rainless skies,
dreaming
of stars
through showers,
through the omnibus windows
Centaurs emerge…
half horse,
visible from the omnibus,
a hoarse torso imagined
atop equine legs –
surely the hour of our lesson
about death
is nigh.
Chiron,
the mentor of heroes
snorts in the afternoon
like city heat.
Sunlight upon an omnibus
waits
like the pause
in a slow dance to the quiring of city quiet
for the returning shadow of Achilles
who has strayed far today
to find war.
(Pour Giorgio de Chirico)
.
Brûlée par le soleil,
la chaîne de la pluie
tombe
comme la poussière sur une ville.
Un omnibus
alarme la rue déserte
de son klaxon …
chaque particule de rue
s’éloigne des autres.
La contradiction,
tel un séisme silencieux,
pousse l’omnibus
à l’arrêt…
les ombres s’obscurcissent au soleil.
L’appréhension d’une foule
tremble
comme le reflet de l’eau
sur les murs éclatants de la ville.
Sur le torse vert et nu
de la ville,
gisant à terre sous un ciel sans pluie,
rêvant
d’étoiles
à travers les averses,
à travers les vitres de l’omnibus
Des centaures émergent…
à demi-cheval,
visibles depuis l’omnibus,
un torse rosse imaginé
sur des jambes équines –
sans doute l’heure de notre leçon
sur la mort
est-elle proche.
Chiron,
le mentor des héros,
s’ébroue dans l’après-midi,
comme l’urbaine canicule.
La lumière du soleil sur un omnibus,
attend,
comme le suspens,
dans une danse lente, en écho au silence de la ville,
pour le retour de l’ombre d’Achille,
qui a erré au loin aujourd’hui,
en quête d’une guerre.
trad. Marilyne Bertoncini
L’auteur :
Les poèmes de Debasish Lahiri ont été largement publiés dans des revues telles que The Poetry Salzburg Review, Mediterranean Poetry, Weber: The Contemporary West, Six Seasons Review, Byword et The French Literary Review, entre autres. Il a neuf recueils de poésie à son actif, le plus récent étant A Certain Penance of Light (2025).
Il a été traduit en français dans Siècle 21, Europe, Recours au Poème & La Traductière ; en italien dans NUOVI ARGOMENTI ; en portugais dans NERVO: Colectivo de Poesia ; et en roumain dans Contemporanul.
Lahiri siège actuellement au comité de rédaction de Gitanjali & Beyond (Centre écossais d’études Tagore), de Migrating Minds: A Journal of Cultural Cosmopolitanism et de The Riveraine Muse/. Lahiri a reçu le Prix du Mérite et le Prix littéraire Naji Naaman 2019. Il est membre honoraire de la Maison Naaman pour la Culture.
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