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Dominique Bergougnoux se bat depuis des années pour dénoncer la situation des services psychiatriques dédiés aux malades « difficiles » auxquels appartient son fils – nous nous faisons le relais de sa lettre ouverte, accompagnée d’un poème à Tristan.

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Lettre à Embarquement Poétique :

Mon combat est un combat de femme, de mère et de poète.

Je veux dénoncer les conditions d’hospitalisation psychiatrique terribles auxquelles est soumis mon fils depuis près de deux ans, dans un type d’unités fermées conçues par M. Sarkozy pour des patients ayant commis un crime sous l’emprise de leur maladie.

À 31 ans, Tristan souffre d’un trouble schizo-affectif résistant et est enfermé depuis 2 ans à 500kms de moi dans une UMD « Unité pour malades difficiles «, c’est-à-dire un service fermé pour les cas lourds, ceux dont on ne sait plus quoi faire et potentiellement dangereux du fait de leur maladie. Dans les années 50, il aurait été lobotomisé.

Tristan n’a commis aucun crime, si ce n’est d’être malade, et handicapé à plus de 80%.

Or, il est pris au piège d’un règlement ultra-carcéral sans aucun assouplissement possible : privé de portable, de nature, de visites, de nature, de musique..

Impuissante face à cette injustice et à ce système très particulier dont mon fils ne devrait pas relever, je lance à nouveau ce cri sur les réseaux pour vous demander de l’aide.

Il n’est pas imaginable au 21ème siècle qu’on traite les fous de façon aussi déshumanisante.

Et que personne n’en parle ! C’est un scandale, où est le droit à la dignité des malades psychiatriques qu’on tient enfermés, privés de toute liberté élémentaire, à l’écart de la société comme aux temps les plus reculés?

On envisage de créer des prisons de Haute Sécurité pour des criminels ultra dangereux :

Elles existent déjà en France, et tiennent à l’écart de la société les « malades difficiles » psychiatriques. Dans l’ignorance et/ou l’indifférence générale.

Dominique Bergougnoux

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Chant des baleines

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Mon très grand mon tout petit

mon enfant perché

entre le Très haut et le Très bas

j’adresse ces mots friables à ton silence de granit

je vole à la nuit la rondeur de la lune, qu’elle te berce dans sa lumière ambrée

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Je me dois de chanter à la surface des heures lentes

de ramener ton âme éperdue

au centre de ce qui de toi dérive et se dilue

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Mon tout petit mon très grand

dans cette nuit glacée où tout paraît hostile

je n’ai que mes mains trouées à te tendre

l’écorce de mon cœur de silice et de quartz

a volé en éclats acérés dans l’azur assombri

en copeaux  dispersés sous un soleil de plomb

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Reste mon chant de baleine sous l’océan flou

le silence sacré et le psaume très doux

de mon amour inconditionnel de mère

pour bercer ta douleur d’être au monde..

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L’autrice :

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