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Comme chaque année depuis 19 ans, cette année du 15 au 23 mars, le festival couvre largement la région niçoise et l’arrière-pays d’un dense et festif réseau d’événements – performances, lectures, rencontres… où résonnent et se tissent les voix de la poésie. Parmi les invités de cette année, le poète indien Sonnet Mondal, déjà publié en 2020 sur les pages de Recours au Poème , alors dans la traduction de Bernard Turle et encore trop peu traduit en France.

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A l’occasion des journées de mars 2025, c’est Ariel Tonello qui s’est chargé des traductions d’une série de poèmes parmi lesquels nous choisissons de vous proposer « Insomnie », et « Symphonie pandémique » en attendant de pouvoir les entendre en VO et dans leur traduction lors des rencontres avec le poète qui sera le 13 mars, à la Chapelle Sainte Catherine de Breil-sur-Roya, le 14 mars à la Villa Arson, à Nice, lors des rencontres professionnelles organisées par le festival, le 15 mars sur la plage du Centenaire, à Nice, à partir de 9h, et au monastère de Saorge à partir de 14h le 16 mars, enfin le 17 mars, à la librairie Masséna, à partir de 19h30.

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Le programme détaillé
des événement est à lire
sur calaméo

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Insomnie

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Les pages se succèdent. Je lis

puis j’oublie. Elles se succèdent

encore. Je me rappelle

puis j’oublie. Elles continuent

de tourner et l’aube

rampe à l’intérieur comme un python.

Ma poitrine est lourde.

Les mots courent, les lettres trébuchent

d’une page à l’autre

et les secondes passent

comme une cassette grinçante.

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Symphonie pandémique

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Les mirages d’avril balayés par le vent

affament la ville — souvenirs.

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De temps en temps, ils mijotent

pour baigner dans les vents du nord-ouest.

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Les balcons et les fenêtres

de ma maison suscitent des transports —

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Des sons des séries à la télé, quelques nouveaux débats,

de la musique au loin, une dispute bruyante,

un mélange de parfums de repas…

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À l’intérieur, le ronflement de mes chiens joue

avec l’incessant grincement du ventilo du plafond.

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Un stylo griffe du papier

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pendant que le chant des insectes

tente de soulever le brouillard

paresseusement allongé sur la ville.

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À l’horizon, imprégnant la nuit :

une symphonie de calme presqu’absolu.

(revu par Marilyne Bertoncini)

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L’auteur

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Sonnet Mondal est un poète indien de renom international, né et vivant à Calcutta.

Invité dans de nombreux festivals littéraires à travers le monde, il a reçu le Gayatri Gamarsh Memorial Award en 2016 pour son excellence littéraire et a été sélectionné pour le prix Sahitya Akademi Yuva en 2024.

Traduit dans plus de 20 langues, publié dans de prestigieuses revues internationales, Mondal a participé au projet Silk Routes de l’International Writing Program à l’Université de l’Iowa et a été écrivain en résidence au Kazakhstan en 2023. Il est le fondateur du Chair Poetry Evenings – le Festival International de poésie de Calcutta. En plus de son travail de poète, il édite la section indienne de Lyrikline et est rédacteur en chef de Verseville.

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Le traducteur

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.Ariel est professeur de langues, traducteur, slammeur et sportif… Argentin d’origine, il est en France depuis neuf ans. Dans son art il essaie de combiner l’effort physique (sportif), la poésie, le shibari, surtout la folie! Il appartient au Poët Burö des Journées Poët Poët depuis 2019. Il enseigne la littérature, l’anglais et l’espagnol au collège et en BTS et est dans sa première année du doctorat en lettres à l’Université Côte d’Azur et participe aux rencontres d’Embarquement poétique.