.

La mort n’a jamais tué personne

.

Mes mots sont encore trop beaux pour être lus
Trop nouveaux pour les cataclysme littéraires à venir
Le dormeur du val s’est réveillé
Je suis venu trop tôt en poésie moderne
J’ai humainement froid
J’ai froid humainement
C’est selon
Mes mots se tiennent à hauteur d’ange
J’écris comme si il y allait de ma vie
Et peut-être que je me trompe sur le compte des chimères et des monstres en poésie
majeure
L’histoire se finirait ainsi
J’écris comme si on me déposait des pièces sur les yeux
J’étais assis ici durant l’osmose
Les premiers instants de l’univers
J’écris de la poésie bon marché et je l’assume

.

J’écris mais je me retournerai souvent

/

Et qui m’a mis la poésie entre les mains
Combien de mots me reste-t-il dans les poches pour vivre
Je ne suis qu’un pur produit de mon époque
Une valeur non-ajoutée
J’écris dans des vaisseaux spatiaux modernes
Je ressemble à mon double extraterrestre
Oui
A mon jumeau cosmique
Pour enfin couler le bateau ivre
Pour ne plus jamais remonter à bord
Je sais bien que la poésie me blesse pourtant je m’y confronte
C’est le premier regard du monde qui compte
Le premier pas aussi
La poésie use l’âme parfois
La route est longue et je dois encore guider les autres
Car les étoiles s’éteindront bien avant nous

.

L’auteur

Stéphane CASENOBE est né en 1973 à Saint-Ouen. Il se consacre au théâtre à 19 ans et participe à plusieurs projets nationaux et tournées. Parallèlement , il publie dans des revues et anthologies, ainsi que neuf ouvrages à compte d’éditeur dont le dernier à venir « Seuls les enfants vont plus vite que la lumière !» aux Editions Luna Rossa. Il anime mensuellement la section poésie du comité de lecteur de la Médiathèque Persépolis à Saint-Ouen. Ce qu’il dit de son travail :

Pour écrire de la poésie , il faut selon moi tuer symboliquement le Père… Et pour moi, le Père, c’est ce crapuleux Rimbaud ! J’ajoute que pour être poète, il faut en finir avec la poésie de papa et maman… C’est ce que j’évoque dans mes textes : aucune compromission ni complaisance avec ce que j’écris, par respect pour moi-même et pour le lecteur, qui a la responsabilité de reprendre la place qui est la sienne dans le poème. Oui, le lecteur fait partie du poème !

Si j’avais un poète à vous présenter je choisirai Richard Brautigan « Pourquoi les poètes inconnus restent inconnus ». Cet auteur ne fait pas dans la dentelle. Il témoigne avec une fausse naïveté de lui-même et de son environnement en utilisant une prose candide et réduite à son plus simple appareil… Il est irrattrapable !
Insaisissable ! Dans tes dents !!
Je citerai aussi les poètes de la Beat Generation, Kerouac, Ginsberg, Burroughs, Pélieu… Avec lesquels j’ai
évolué, mûri en poésie contemporaine. Merci à Eux.