photo Boris Lazic

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Sur l’île des poètes, un coin de table où des feuilles jaunes et bleues sont offertes aux visiteurs… Ce sont les mots de paix et d’espérance que nous avons recueillis pour réaliser l’anthologie que publiera Oxybia. « Servez-vous, poèmes offerts » dit l’affichette que j’ai griffonnée sur place.

Les gens passent (ce sont bien des passants), au près ou au large, sous le vent parfois… certains détournent le regard, s’offusquent presque lorsqu’ils entendent ma proposition – j’en ris, on dirait que c’est pornographique.

Beaucoup regardent, hésitent, tendent la main pour saisir une feuille – certains comme on tire une carte de tarot – et lisent avec surprise un texte qui leur parle – ou pas, et ils repiochent…

Je note au passage des réponses touchantes : ‘j’ai hérité d’un beau livre de poèmes de mon père, j’y mettrai celui-ci » , ou bien « non, merci, je ne suis pas doué en poésie »…

On me raconte des morceaux de vie, certains viennent de loin, parlent à peine français, cherchent un texte en anglais – d’autres prennent plusieurs poèmes, certains pour leurs enfants – je donne mon conte pour enfants en temps de guerre à une petite fille, et je le dédicace…

Le vent se met de la partie, éparpille quelques feuilles – verba volent…

des groupes s’agglutinent, s’éloignent et reviennent …

Nombreux sont les témoignages et remerciements pour le partage – tout comme, le matin, la lecture à voix haute à l’entrée du festival – j’en suis émue – la poésie, offerte, simplement, comme une poignée de main, est un sourire, un coeur, ouvert aux autres qui les accueille.

photo Franck Berthoux